Présentation de l’œuvre et de l’héritage de Jean Rouch, pionnier du cinéma-vérité et inspirateur de la Nouvelle Vague à la Saison. La première journée sera un voyage dans son cinéma à travers un documentaire biographique produit par ARTE et trois de ses chefs-d’œuvre absolus qui traversent le monde du documentaire ethnographique et de la fiction.
La seconde journée sera consacrée à l’héritage du grand cinéaste français et proposera trois films issus du palmarès de la dernière édition du Festival International Jean Rouch au Quai Branly.
Le directeur artistique du festival, Laurent Pellé, du Comité du Film Ethnographique, fondé par
Jean Rouch dans les années 1970, nous guidera à travers le programme.
Le Mini festival Jean Rouch est organisé dans le cadre de la Saison culturelle 2024-2025.
*MARDI 18 MARS :*
15h30 – Projection du film « Jean Rouch. Cinéaste aventurier »
Un film écrit par Laurent Pellé et Laurent Védrine. Réalisé par Laurent Védrine
Production ARTE France, Roches Noires productions, Maggia Images, Les Films de la Pléiade,
CNRS. France 2017 - 53 min.
Le destin du réalisateur Jean Rouch se confond avec son œuvre foisonnante : entre exploration, ethnologie savante, surréalisme, innovations filmiques et récits d’aventures en Afrique. Né en 1917, cet artiste a marqué l’histoire du renouveau du cinéma français de la seconde partie du XXe siècle.
À Niamey, sur les rives du fleuve Niger où il repose désormais, ses compagnons de route et ses héritiers dressent le portrait sensible du cinéaste fondateur de l’ethno-fiction et du cinéma-vérité, qui avait le génie d’inventer sa vie en racontant celle des autres.
16h30 – Projection du film « Les maîtres fous »
Réalisateur Jean Rouch. Production Les Films de la Pléiade. France 1955 - 28 min.
Dans la ville d’Accra, capitale du Ghana, des migrants originaires des régions pauvres du Niger se retrouvent soudainement plongés dans la vie trépidante de la civilisation occidentale. Ce déracinement provoque des troubles mentaux et l’apparition de nouvelles divinités, les « Hauka », directement influencées par notre civilisation. Le quartier général des Hauka est le marché au sel. Un jour, tous les membres de la secte se rendent dans la brousse pour la grande cérémonie annuelle. Après avoir présenté un nouvel initié, les Hauka font une confession publique suivie d’un sacrifice de purification. Ils dansent et sont possédés par les divinités « Gouverneur », « Général », « Commandant », « Lieutenant », « Ingénieur ». Un chien est sacrifié et sa chair est cuite et mangée. La nuit tombe et les possessions cessent. Le lendemain, nous retrouvons les possédés dans la ville d’Accra, à leur travail habituel. Ils sont calmes et souriants. Grâce à ce rituel, ils ont réussi à intégrer leurs troubles mentaux dans la vie collective de la société.
Prix Sélection Ethnographique, Festival de Venise 1957.
Prix Biennale de Venise 1957.
18h – Projection du film « La chasse au lion à l’arc »
Réalisateur Jean ROUCH. Production Les Films de la Pléiade. France 1965 - 70 min.
Dans un village situé à la frontière entre le Mali et le Niger, nous découvrons une coutume de chasse en voie de disparition. Les habitants gardent des troupeaux de bovins dans la brousse où, curieusement, bovins et lions s’entendent bien. Parfois, les lions « rompent le pacte » en attaquant le troupeau. C’est alors que la décision est prise de chasser le lion. Cette chasse se fait à l’arc et à la flèche tous les quatre ans. Les chasseurs fabriquent eux-mêmes leurs arcs et leurs flèches, dont les pointes sont empoisonnées. Rituels, danses et sortilèges président à la préparation du poison appelé « Boto ». Des malédictions sont exorcisées et des pièges sont préparés. L’animal pris dans l’un de ces pièges est abattu à bout portant, tandis que les chasseurs chantent les louanges de la bête, égorgée pour que son « âme » ne soit pas mauvaise et que sa chair soit comestible. De retour au village, les chasseurs racontent leurs exploits à leurs enfants. Des exploits qui entrent bientôt dans la légende.
Sélection officielle à la Biennale de Venise 1965. Leone di San Marco à la Mostra de Venise 1965.
Sélection officielle au Festival international du film de Londres 1965. Sélection officielle au NewYork City Film Festival 1965. Sélection officielle à la Filmwoche de Maheim 1966.
21h – Projection du film « Petit à petit »
Réalisation Jean Rouch. Avec Damouré Zika, Lam Ibrahim-Dia et Safi Faye
Production Les Films de la Pléiade. Docu-fiction - France 1969 - 92 min.
Suite de « Jaguar », cette fable cinématographique, improvisée pendant le tournage, raconte les aventures amusantes et insolites de Damouré et Lam, deux hommes d’affaires de l’Afrique moderne, à la recherche de leur modèle et de la jeune et belle Safi Faye dans son premier rôle d’actrice. Un Africain se rend à Paris, mais il est vite surpris par les bizarreries de la vie française.
Inversant l’histoire bien connue d’un Français se rendant en Afrique, « Petit à petit » voit plutôt un Nigérian se rendre à Paris en tant que chercheur pour construire un grand bâtiment dans son village natal.
Médaille d’or à la XXXIe Biennale de Venise.
*MERCREDI 19 MARS :*
15h30 – Projection du film « A Transformação de Canuto / La Transformation de Canuto »
Réalisé par Ariel Kuaray Ortega (Brésil) et Ernesto de Carvalho (Brésil). Production Enquadramento
Produções. Brésil 2023 - 130 min. / vostf
Dans une petite communauté Mbyá-Guarani située entre le Brésil et l’Argentine, tout le monde connaît le nom de Canuto, lui qui, il y a longtemps, avait subi la redoutable transformation en jaguar avant de mourir tragiquement. Aujourd’hui, son histoire va donner lieu à un film. Pourquoi cela lui est-il arrivé ? Mais surtout, qui, dans le village, devrait jouer son rôle ?
Grand prix Nanook – Jean Rouch 2024
18h30 – Projection du film « Méandres ou la rivière inventée »
Réalisé par Marie Lusson (France) et Émilien De Bortoli (France). Production/distribution PY
Productions. France 2023 - 73 min. / vostf
Au milieu de l’été, une bande d’amis décide de descendre une rivière dans un radeau de fortune. Les obstacles, physiques et vivants, qu’ils rencontrent témoignent des transformations comme des altérations des cours d’eau par les humains. Mêlant road trip et parole scientifique, le film tisse des liens entre les mondes immergés et submergés, dont les prismes multiples engagent une rencontre réparatrice entre humains et non-humains.
Prix Gaïa 2024
21h – Projection du film « Flickering Lights »
Réalisé par Anupama Srinivasan (Inde) et Anirban Dutta (Inde). Production/distribution
Metamorphosis Film Junction, Delhi (Inde). Inde 2023 - 90 minutes / vostf
Tora est un village naga proche de la frontière indo-birmane, négligé par les autorités à cause de sa longue histoire de résistance et ne bénéficiant d’aucune infrastructure de base. Soixante-dix ans après l’indépendance de l’Inde, lorsque les habitants de Tora apprennent que l’électricité est enfin en route, ils se méfient car ils ont trop souvent été déçus par le passé. Les puits sont creusés, les poteaux érigés, Khamrang, le patriarche, observe cela d’un œil sceptique. Son véritable rêve est la souveraineté de son peuple. Jasmine, en femme pragmatique, voit dans l’arrivée de l’électricité la possibilité d’acheter un réfrigérateur bien utile pour ses enfants. Les travaux progressent tant bien que mal, la vie oscille entre espoir et frustration.
L’électricité arrivera-t-elle à Tora ? Si oui, apportera-t-elle la joie promise ?
Prix Mondes en regards 2024
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